Séminaire du 30 avril et 1ér mai 2011 à Versailles


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« Redécouvrir César Frank »

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Ces deux jours ont été très intenses. Comme chaque expérience de Musicosophia, ce séminaire m’a apporté de la joie, une joie qu’on peut ressentir à son fort intérieur, qu’on a envie de la partager, mais que les mots ne peuvent pas l’exprimer totalement. Cette joie se manifeste à travers notre être tout entier. J’ai pu la reconnaître sur le visage des autres participants à la fin du séminaire. Je pourrais dire que le travail de Musicosophia nous donne l’opportunité de retrouver le fil de notre unité intérieure et cela produit une ouverture, une nouvelle énergie, qui enrichie notre humanité.

George Balan nous a accompagnés, je dirais nous a pris par la main, tout au long de l’écoute de la musique de César Frank. Il nous a facilité, en début du séminaire, à trouver le fil conducteur pour la compréhension de la pensée musicale du compositeur. Un compositeur qu’on n’a pas l’occasion, comme d’autres, d’écouter facilement. À propos des Variations symphoniques pour piano et orchestre, qui ont débuté notre rencontre, George Balan nous a dit : « Je vous donnerai une nourriture plus difficile à assimiler », il a ajouté, pour nous conforter : « mais Gebhard vous offrira quelque chose de plus agréable ». Cette phrase résume tout ce qu’on a découvert de la musique de César Frank : la complexité, l’inaccessibilité à découvrir dans un langage clair et immédiat. Je suis content d’avoir pu travailler sur des œuvres comme : les variations symphoniques pour piano et orchestre (1885), le prélude choral et fugue pour piano (1884), le Quintette pour piano et cordes (1878-1879), la Symphonie en ré mineur (1886-1888), le Poème Symphonique « Les Éolides » (1876) et la Sonate pour violon et piano (1886). Dès début de notre écoute, j’ai été touché par la clarté des idées musicales et par moments surpris par des points communs à la musique allemande, en particulier avec Beethoven. Ce qu’on a découvert avec George Balan et Gebhard von Gültlingen c’est que dans la musique de César Frank la pensée musicale nous accompagne toujours ; on retrouve l’idée initiale, quelquefois cachée sous formes diverses, tout au long d’un morceau. La richesse de cette musique a fait vibrer mon être tout entier en lui donnant une structure solide et en même temps une forte sensibilité humaine.

Pendant le travail, notre attention a été mobilisée et notre participation est devenue toujours plus active : un travail très stimulant. À travers la musique on a pu connaître l’évolution spirituelle et humaine du compositeur. Simultanément nous avons participé à ce processus intérieur. La musique nous a amenés à libérer l’humanité qui est en nous, ce qui n’exclut pas le doute, mais par elle on parvient à la prise de conscience de notre existence. C’est là que le doute se transforme, se transfigure. La musique de César Frank nous a révélé cette vérité. C’est à cause de cela que, à la fin du séminaire, nous tous nous avons exprimé avec enthousiasme, notre reconnaissance à George Balan et à Gebhard von Gültlingen pour nous avoir donné la possibilité de faire cette expérience, où la musique nous a révélé ou nous a fait revivre la présence en nous de quelque chose de stable, d’un principe d’unité, expression de notre humanité.

Cette musique continue à résonner en moi et je prends le temps de l’écouter à nouveau pour retrouver et renforcer ce fil qui représente la conscience de mon existence, de mon évolution humaine. La musique parle de nous et cela nous n’apporte pas simplement du réconfort, mais elle nous relie plus solidement à la vie et à sa signification. C’est la joie dont je parlais au début.

Franco Salvini

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